Welcome to everyone and thank you for being here!
The central topic of this blog will be the long-distance relationship and our tips: how to live it, how to make it work, how to suffer less...
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IT'S NOT IMPOSSIBLE, IF YOU REALLY WANT IT!

domenica 15 luglio 2012

Le commencement - FR



« Loin des yeux, loin du coeur », dit le dicton.

Je ne suis pas d'accord. 


Je viens du Québec, petit îlot francophone en Amérique du Nord. Un endroit fabuleux, avec ses défauts, bien sûr. Un endroit où je me suis toujours senti bien.

Mieux encore, je viens d'une région assez nordique de la province. À peine 250 000 personnes habitent ici.

Bien que j'aie beaucoup voyagé aux États-Unis et dans le reste du Canada, étant enfant, je ne m'étais jamais vraiment intéressé aux cultures étrangères à la mienne. Mon adolescence a gravité autour des jeux de rôle, d'Internet et de l'apprentissage autodidacte d'une multitude de disciplines. Avant l'âge de 16 ans, je ne sortais jamais avec qui que ce soit. Puis, tout a déboulé. Du jour au lendemain, je suis passé de troglodyte à superstar de la sphère sociale. J'étais l'homme de toutes les soirées. Celui à qui l'on pouvait tout confier. Et surtout, l'éternel célibataire sans emploi ni difficultés à l'école, toujours prêt, en somme, à écouter et à me déplacer pour les autres.

La fin du secondaire est arrivée rapidement. En deux ans, j'étais devenu une autre personne, mais cette soudaine surexposition à la complexité des relations m'avait rendu amer et méprisant des autres. Bien sûr, j'étais encore celui qui sortait cinq fois par semaines (sans jamais boire une goutte!), j'étais encore celui à qui on pouvait parler des soirées entières sur MSN, celui qui ne disait jamais non ou presque. Mais le moral était bas. Je m'étais fait une fausse idée du concept de relation amoureuse. L'image que j'en avais était celle née de l'observation des couples que je côtoyais au quotidien. De ceux-là, peu peuvent encore aujourd'hui se targuer d'exister. Je voyais l'entité du couple comme un appareil grossier et enfantin entraînant trop de responsabilités pour peu d'avantages.

Ce qui ne m'empêchait pas, dans une admirable contradiction, de désirer profondément la rencontre d'une compagne.

J'ai plongé dans la formation préuniversitaire en sciences sociales sans me préoccuper de mon avenir amoureux. Les premiers mois ont été routiniers et ennuyants, dépourvus d'événements majeurs outre l'obtention de mon permis de conduire et mon tout premier emploi. Je continuais de sortir sans y prendre plaisir. Je me voyais célibataire pour l'éternité.

Tout a changé dans un cour de sociologie. Si, de prime abord, le cours m'avait semblé (et à juste titre) un triste gaspillage de temps, il avait le mérite de présenter un projet réellement intéressant - le premier et le dernier de mon parcours scolaire, cela va sans dire. Et ce projet allait me faire changer d'avis sur à peu près tout ce que je considérais comme ancré dans ma personnalité et dans ma conception du monde.

Nous fûmes jumelés avec des étudiants italiens pour la réalisation d'une courte entrevue sur les différences culturelles entre le Québec et le pays des pâtes. Ce n'est pas ma correspondante attitrée (avec qui je n'eus que des contacts fugaces) qui me fit découvrir les joies de l'échange culturel, mais bien un groupe, sur les médias sociaux, réunissant tous les participants au projet. Comme le niveau de motivation est tout à fait impressionnant par son inexistence dans le programme des sciences sociales, j'étais pratiquement le seul élève québécois à m'intéresser au projet et à discuter avec les Italiens.

Tout changea alors.

Comme j'avais énormément de temps libre, je me mis à apprendre la langue de Dante. Par moi-même. En quelques semaines, j'étais devenu plutôt bon. Las de l'ennuyante société québécoise, je m'intéressai tout de suite à la bouillonnante culture italienne, à ces mots différents, à ce pays du soleil, de l'olive, où tout semblait toujours merveilleusement beau. Je me suis mis à voyager avec la langue, avec les mots et avec les photos. Je parlais quotidiennement à plusieurs élèves italiens. Nous échangions sur toutes sortes de choses.

Après plus d'un mois, assez confiant en mon niveau d'italien, je décidai de traduire un de mes vieux textes et de le soumettre au jugement critique de mes correspondants. Celles (car il n'y avait que peu de garçons) qui étaient intéressées reçurent le texte et me couvrirent de fleurs, vantant mes mérites et louangeant mon esprit vif. Cependant, une de mes lectrices, avec qui je n'avais jamais échangé un traître mot, me dit que je devais améliorer la concordance des temps de verbe et m'exercer au subjonctif...

Oh, la traîtresse. Exactement le genre de choses qui piquent ma curiosité.

Abrégeons. Nous nous sommes mis à nous parler et très vite, nous avons constaté que nous nous plaisions. Quelques jours plus tard, nous nous sommes déclarés notre amour. J'avais 17 ans, elle 16. Moi, un peu d'argent en poche, mais il m'était absolument impossible de la rejoindre. Elle, sans-le-sou, et trop jeune pour songer à aller visiter un étranger plus âgé et de sexe masculin.

Je vous épargne les péripéties. Nous aurons indubitablement l'occasion d'y revenir.

Comme je le disais au début, je ne crois plus au dicton « Loin des yeux, loin du coeur ».
Car il y aura bientôt 15 mois que je vis un amour fantastique avec la co-auteure de ce blogue, ma tendre moitié Silvia. Nous avons décidé de présenter notre expérience (très positive) d'amour à distance sur Internet pour pouvoir encourager des gens aux prises avec la même situation et renforcer le lien unique qui nous unit. Ce blogue sera rédigé dans trois langues - la sienne, l'italien, la mienne, le français, et la lingua franca du moment, l'anglais, bien évidemment. Le but est de rejoindre le plus grand public possible et de s'entraider entre couples séparés.

Que vous songiez à une relation à distance ou que vous en meniez déjà une, sachez que nous croyons qu'elles ne sont pas irréalisables. Nous en sommes la preuve vivante. Je me rendrai dans une quarantaine de jours en Italie pour y poursuivre un stage de 9 mois auprès de ma bien-aimée. Les choses ne sont jamais impossibles quand on s'aime vraiment.

Peu importe la souffrance que vous vivez ou anticipez, soyez assurés que le sentiment d'avoir un couple en bonne santé et d'être en symbiose avec son partenaire est inégalable. C'est celui que nous vivons au quotidien, même si plus de 6000 kilomètres nous séparent actuellement. L'amour à distance, surtout entre deux personnes de cultures différentes, offre d'innombrables possibilités d'apprendre de nouvelles choses sur soi-même et sur le monde et est grandiose en soi. On est certain de ne pas s'ennuyer! 


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